Institut des Pathologies Ostéoarticulaires et Sportives

Qu’est-ce que sont les spondyloarthrites ?

Les spondyloarthrites regroupent en réalité plusieurs rhumatismes inflammatoires chroniques qui ont en commun l’atteinte inflammatoire de l’insertion des tendons, des ligaments et de la membrane articulaire dans l’os. Cette zone d’attachement se nomme l’enthèse.

Les spondyloarthrites concernent environ 0,3% de la population française, hommes et femmes à part égale. Les premiers symptômes de la maladie débutent généralement entre 20 et 30 ans mais le diagnostic est parfois posé plus tardivement.

Quelles sont les manifestations des spondyloarthrites ?

Il existe un grand nombre d’enthèses dans l’organisme notamment autour des capsules articulaires et tout le long du rachis.

L’atteinte inflammatoire des enthèses à deux conséquences :

D’abord une érosion osseuse au niveau de l’insertion sur l’os au cours de la phase inflammatoire.
Puis quand la phase inflammatoire est passée et que la zone d’enthèse cicatrise, une formation osseuse cicatricielle autour du tendon et un risque d’enraidissement (ankylose) de cette zone.

Dans les spondyloarthrites, on distingue le plus souvent les atteintes dites « axiales », des atteintes dites « périphériques » et des atteintes extra-articulaires. Ces atteintes peuvent survenir simultanément ou non et ne sont pas forcément toutes présentes chez un même patient.

Les atteintes axiales

Elles touchent le rachis, le bassin notamment les articulations sacro-iliaques (dans la région des fesses) et le devant de la cage thoracique.

Les atteintes périphériques

Les atteintes périphériques sont de deux types :

o Les arthrites qui se caractérisent une inflammation et un gonflement d’une ou plusieurs articulations. Elles touchent le plus souvent les grosses articulations (genoux et hanches).
o Les enthésites qui sont liées à une inflammation de l’insertion des tendons au niveau de l’os comme par exemple au niveau du tendon d’Achille ou de l’aponévrose plantaire.
Les atteintes extra-articulaires

Plusieurs pathologies sont plus fréquemment présentent chez les patients souffrant de spondyloarthrites :

o les uvéites (inflammation de la partie antérieure de l’œil responsable d’un œil rouge très douloureux),
o le psoriasis cutané
o les signes de maladies inflammatoires du tube digestif comme la maladie de Crohn et la recto-colite hémorragique (douleurs abdominales, diarrhées glaireuses et sanglantes).

L’évolution de la maladie se fait généralement par poussées entrecoupées de périodes d’accalmie plus ou moins longues. Les douleurs sont dites de rythme inflammatoire car elles associent souvent une raideur articulaire matinale cédant progressivement en cours de la journée (c’est le dérouillage matinal) ainsi que des réveils nocturnes en lien avec la douleur.

Quels sont les différents rhumatismes regroupés dans les spondyloarthrites ?

Les spondyloarthrites regroupent en réalité plusieurs maladies que sont :

La spondylarthrite ankylosante (avec une atteinte axiale et périphérique)
Le rhumatisme psoriasique associant une atteinte inflammatoire cutanée (le psoriasis) et une atteinte articulaire axiale et/ou périphérique
Les arthrites réactionnelles pouvant faire suite à une infection digestive ou génitale.
Les spondyloarthrites associées aux maladies inflammatoires du tube digestif (maladie de Crohn et recto-colique hémorragique).

Comment diagnostiquer une spondylarthrite ?

Il n’y a pas de test spécifique à 100% pour le diagnostic de spondyloarthrite. Cette maladie est suspectée devant des douleurs de rythme inflammatoire des articulations et du rachis. Le diagnostic est posé sur l’association de manifestations cliniques évocatrices et sur les résultats d’examens complémentaires retrouvant une inflammation du rachis et/ou des sacro-iliaques.

Concernant le marqueur génétique HLA B27, sa recherche n’est pas systématique et elle n’est réalisée que chez les patients présentant des signes évocateurs de spondyloarthrite. En effet, ce marqueur génétique est présent chez de nombreuses personnes saines au sein de la population générale et peut aussi être absent chez des patients atteints de spondyloarthrite. Il n’est donc pas indiqué de rechercher le HLA B27 chez une personne saine même si certains membres de sa famille sont atteints par ce rhumatisme.

Quels sont les traitements des spondyloarthrites ?

Le traitement des spondyloarthrites est actuellement bien codifié et repose sur un objectif principal : stopper précocement la maladie afin de réduire l’inflammation, d’éviter les douleurs et l’ankylose articulaire.

Pour atteindre cet objectif, le rhumatologue utilise des traitements médicamenteux et non médicamenteux.

Les traitements médicamenteux :

Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) ont un rôle important dans le traitement des spondyloarthrites.

Dans les formes axiales, ils sont le plus souvent efficaces et sont pris, si possible, uniquement en cas de poussées. En cas d’échec aux AINS, dans ce type d’atteinte, les biothérapies peuvent être discutées.

Dans les formes périphériques, l’utilisation des AINS est aussi conseillée mais  l’introduction d’un traitement de fond pris en continu est parfois nécessaire.

L ‘essai de plusieurs classes d’AINS est généralement préconisé avant de conclure à leur inefficacité car la réponse aux différents AINS est variable selon les patients.

Parfois, quand une seule articulation reste douloureuse, les corticoïdes peuvent être utilisés en injection intra-articulaire ; c’est ce qu’on appelle une infiltration par corticoïdes.

Les traitements non médicamenteux :

Tous les traitements permettant de diminuer la douleur et d’améliorer la qualité de vie des patients doivent être préconisés. On conseille généralement :

Le maintien d’une activité physique régulière
La kinésithérapie et la balnéothérapie afin de maintenir les amplitudes articulaires et de lutter contre l’ankylose du rachis.
Les orthèses de contention et les techniques d’ergothérapie
La physiothérapie : glaçage des articulations douloureuses
Les semelles podologiques notamment en cas d’atteinte du tendon d’Achille et de l’aponévrose plantaire
Un soutien psychologique si nécessaire et l’adhésion aux associations de malades
Parfois, quand une articulation est trop abimée et trop douloureuse, la chirurgie notamment prothétique (prothèse de hanche, prothèse de genou) peut être proposée.