Institut des Pathologies Ostéoarticulaires et Sportives

Qu’est ce que la goutte ?

La goutte appartient au groupe des rhumatismes dit microcristallins.

Elle est liée à une anomalie du métabolisme de l’acide urique. Elle se caractérise par un excès d’acide urique dans le sang (hyperuricémie) et à une accumulation progressive de cette molécule sous forme de cristaux d’urate de sodium dans et autour des articulations.

Quels sont les facteurs favorisant de la goutte ?

Il s’agit d’une maladie à prédominance masculine avec une possible prédisposition génétique ou familiale chez certains patients.

Certaines situations particulières peuvent favoriser l’apparition de la goutte :

  • Soit un excès d’acide urique dans le sang. Il s’agit notamment de patients ayant des apports alimentaires riches en purines ou lors de situations très particulières (traumatisme, jeûne, certains médicaments).
  • Soit un défaut d’élimination de l’acide urique présent dans le sang notamment en cas de dysfonction du rein (insuffisance rénale notamment). Certains médicaments peuvent aussi limiter cette élimination.

 

Comment évolue la goutte au long cours ?

Il faut bien distinguer la crise de goutte de la goutte dite « chronique ».

 

  • La crise de goutte

Elle se caractérise par une douleur et gonflement articulaire brutal (arthrite) et intense. L’articulation généralement touchée est le gros orteil (appelé hallux) qui devient chaud, rouge, luisant et très douloureux. D’autres articulations peuvent aussi être touchées (chevilles, genoux, doigts…).

La crise évolue généralement spontanément favorablement en quelques jours.

  • La goutte chronique

Quand la fréquence et le nombre de crises augmentent avec les années et que le taux d’acide urique sanguin reste élevé, des cristaux d’acide urique peuvent se déposer dans les articulations et causer des destructions articulaires mains aussi en dehors des articulations notamment dans la peau. C’est ce qu’on appelle des tophus.

A partir de 2 crises de goutte, on considère qu’il est nécessaire de traiter l’hyperuricémie sanguine pour éviter ces complications.

Quel est le traitement de la goutte ?

Le traitement de la goutte repose sur 3 axes indispensables :

  • Le traitement de la crise de goutte
  • Le traitement de la goutte chronique
  • Les règles hygiéno-diététiques

Si un de ses axes n’est pas respecté, le patient goutteux est à risque de faire de nouvelles crises de goutte douloureuses.

  • Le traitement de la crise de goutte

Il repose sur :

  • La mise au repos l’articulation
  • Le glaçage répété de l’articulation
  • La prescription de traitements médicamenteux contre la douleur : les antalgiques.
  • La prescription de traitements de la crise de goutte qui sont des anti-inflammatoires. On utilise généralement la colchicine qui doit être prise précocement après prescription et en respectant bien les explications du traitement données par le médecin. Parfois, le médecin peut prescrire des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou plus rarement des corticoïdes sur une courte durée à la place de la colchicine.

Le traitement de fond de la goutte prescrit au long cours. Il a pour objectifs :

  • De faire baisser puis de normaliser le taux d’acide urique dans le sang avec un médicament dit hypo-uricémiant
  • D’éviter l’apparition de nouvelles crises de goutte
  • D’éviter les complications (destruction articulaire, tophus). 

Au début du traitement par ce médicament hypo-uricémiant, le taux d’acide urique dans le sang va rapidement baisser ce qui peut favoriser l’apparition de nouvelles crises de goutte. C’est un risque connu qu’il faut anticiper. Pour cela, le médecin prescrit le plus souvent en association un traitement par colchicine à faible dose au long cours pour réduire le risque de crise.

Afin d’éviter de nouvelle crise, ce traitement hypo-uricémiant ne devra pas être interrompu même sur une durée courte.

  • Les règles hygiéno-diététiques

La modification de certaines habitudes de vie notamment alimentaires permet le plus souvent de réduire le taux d’acide urique dans le sang. Il est donc préconisé :

  • D’éviter les aliments riches en purines notamment les boissons alcoolisées (type bière, alcools forts et spiritueux), les sodas, certaines viandes (gibiers, faisans, abats et charcuterie) et les crustacés.
  • De favoriser une activité physique régulière
  • D’initier une perte de poids progressive en cas de surcharge pondérale.

 

En bref :

A partir de 2 crises de goutte, un traitement de fond doit être débuté sous contrôle médical strict. Le traitement hypo-uricémiant ne doit pas être stoppé même en cas de crise de goutte. C’est un traitement au long cours. Le suivi des règles hygiéno-diététiques est indispensable.