Institut des Pathologies Ostéoarticulaires et Sportives

Polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde (PR) fait partie de la famille des rhumatismes inflammatoires chroniques

Qu’est ce que la polyarthrite rhumatoïde ?

La polyarthrite rhumatoïde (PR) fait partie de la famille des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle se manifeste par une inflammation et un gonflement des articulations et évolue par poussées qui se répètent dans le temps.

La fréquence de la PR est d’environ 0,5% de la population générale. La population cible est surtout les femmes de plus de 50 ans.

Quels sont les facteurs favorisant l’apparition de la PR ?

Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition d’une PR :

Des facteurs environnementaux et notamment le tabac.
Certains facteurs hormonaux comme par exemple le taux de certaines hormones féminines (oestrogènes).
Certains facteurs génétiques ont été retrouvés. Cependant, la PR n’est pas considérée comme une maladie héréditaire. La présence une personne atteinte de PR dans une famille ne doit donc pas faire craindre l’apparition systématique de cette maladie chez tous les autres membres notamment chez sa descendance.

La PR est une maladie dite « auto-immune » c’est à dire que le système immunitaire qui défend normalement l’organisme contre les agents extérieurs ne reconnaît plus les tissus normaux de la personne atteinte et les attaquent. Cela créé une inflammation localisée au niveau des tissus ciblés par le système immunitaire notamment les tissus de la membrane articulaire (membrane synoviale).

Comment se manifeste-t-elle ?

La PR se manifeste lorsqu’elle est active par une inflammation des articulations.
Les articulations sont alors douloureuses et parfois gonflées : c’est ce qu’on appelle des synovites. Le patient décrit des réveils nocturnes en lien avec la douleur ainsi qu’une sensation de raideur le matin au réveil cédant progressivement au cours de la journée ; c’est ce qu’on appelle le dérouillage matinal.

Cette maladie touche préférentiellement les articulations périphériques et distales (mains, poignets, pieds…) mais toutes les articulations peuvent être touchées à l’exception des dernières phalanges des doigts et des pieds.

Le risque de cette maladie est de voir apparaître des destructions articulaires liées à l’inflammation chronique au sein des articulations.

 

Schéma : érosions et pincements articulaires des mains et poignets dans la polyarthrite rhumatoïde.

D’autres organes peuvent être beaucoup plus rarement touchés comme par exemple le poumon notamment dans les PR anciennes et mal contrôlées.

Comment diagnostique-t-on une PR ?

Il n’existe pas de test spécifique à 100% dans le diagnostic de PR. Celui-ci repose donc sur un faisceau d’éléments présents ou non chez le patient.

La présence de douleurs et de gonflements articulaires répétés ainsi que l’augmentation desmarqueurs de l’inflammation (appelée syndrome inflammatoire) dans les résultats du bilan sanguin font systématiquement suspecter une PR.

Certains auto-anticorps sont aussi à rechercher dans l’analyse sanguine (le facteur rhumatoïde (FR) et les anti-CCP). Cependant, un résultat négatif de ces auto-anticorps n’exclut pas forcément le diagnostic de PR. Par ailleurs, ces marqueurs notamment le FR sont parfois retrouvés chez des patients souffrant d’autres maladies ou chez des sujets sains qui ne développeront jamais de PR.

Des examens de radiologie (radiographies et échographies articulaires) afin de dépister des érosions osseuses, des pincements articulaires ou des synovites sont aussi généralement demandés.

Comment traite-t-on une PR ?

Le traitement de la PR est actuellement bien codifié et repose sur un objectif principal :stopper précocement la maladie afin de réduire l’inflammation, d’éviter les douleurs et les destructions articulaires et d’éviter les complications.

Pour atteindre cet objectif, le rhumatologue utilise des traitements médicamenteux et non médicamenteux.

Les traitements médicamenteux :

Parmi les traitements médicamenteux, on distingue les traitements symptomatiques des traitements de fond.

Les traitements symptomatiques:

Ces médicaments regroupent les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les anti-inflammatoires stéroïdiens plus connus sous le nom de corticoïdes. Leur rôle est de réduire l’inflammation et donc la douleur.

Ils sont généralement débutés dès le diagnostic de la maladie et leur posologie sera réduite progressivement afin d’obtenir la dose minimale efficace et si possible leur arrêt quand la PR sera en rémission.

Parfois, quand une seule articulation reste douloureuse, les corticoïdes peuvent aussi être utilisés en injection intra-articulaire ; c’est ce qu’on appelle une infiltration de corticoïdes.

Les traitements de fond de la PR:

Les traitements de fond de la PR ont pour objectif de mettre en rémission la maladie en diminuant les anomalies de l’inflammation. Leur efficacité est progressive et n’apparaît qu’à partir de 6 à 12 semaines après le début de la prise.

Il existe deux types de traitements :

o Les traitements dit chimiques comme par exemple de thotrexate. Il s’agit de l’immunosuppresseur le plus utilisé dans le traitement de la PR.
o Les biothérapies qui sont des biomédicaments. Elles ne sont proposées qu’en cas d’échec ou de contre-indication aux traitements de fond chimiques.

Les traitements non médicamenteux :

Tous les traitements permettant de diminuer la douleur et d’améliorer la qualité de vie des patients doivent être préconisés. On conseille généralement :

La kinésithérapie et la balnéothérapie
Les orthèses de contention et les techniques d’ergothérapie
La physiothérapie : glaçage des articulations douloureuses
Les semelles podologiques et les soins de pédicurie
Le maintien d’une activité physique régulière
Un soutien psychologique si nécessaire et l’adhésion aux associations de malades
Parfois, quand une articulation est trop abimée et trop douloureuse, la chirurgie notamment prothétique (prothèse de hanche, prothèse de genou) peut être proposée.