Institut des Pathologies Ostéoarticulaires et Sportives

Le principe

Votre médecin vous a proposé la réalisation d’une infiltration. Il s’agit d’une injection locale d’un anti-inflammatoire appartenant à la famille des corticoïdes au l’intérieur ou à proximité d’une articulation afin de réduire l’inflammation localement et donc de soulager votre douleur.

Ce geste peut être proposé chez un patient en échec d’un traitement médical bien mené associant le plus souvent un ou plus antalgiques ou anti-inflammatoires et/ou de la kinésithérapie. L’infiltration par corticoïdes à surtout pour objectif de passer un « cap douloureux difficile» au cours d’une pathologie afin de permettre le bon déroulement de la suite de la prise en charge médicale.

Il s’agit d’un geste régulièrement pratiqué dans le traitement des affections rhumatologiques. Vous êtes totalement libre d’accepter ou de refuser la réalisation de ce geste.

Comment se déroule une infiltration ?

Le geste d’infiltration se déroule au cabinet de rhumatologie.

La position du patient dépend de l’articulation infiltrée ; le plus souvent en position allongée (genou) ou assise. Un guidage par échographie est parfois nécessaire selon la zone articulaire prise en charge.

Le médecin réalise une désinfection locale au niveau de la zone d’injection. Le produit est ensuite injecté dans l’articulation avec une aiguille. Le matériel utilisé par le médecin lors du geste est stérile.

S’il existe un épanchement articulaire associé, le médecin ponctionnera dans un premier temps le liquide articulaire (pour analyse biologique) puis injectera dans un second temps le produit actif (corticoïdes).

Une fois l’injection terminée, la zone d’injection est protégée par un pansement à garder environ 24 heures. Il est recommandé de respecter un repos relatif d’au moins 48 heures après l’injection. Le glaçage de la zone infiltrée sur les périodes courtes (20minutes) plusieurs fois par jour est conseillé.

L’efficacité de l’infiltration n’est pas immédiate mais survient généralement dans les jours suivant l’injection.

Quelles sont les informations indispensables à donner au médecin ?

Vous devez impérativement signaler au médecin qui réalisera le geste le jour de l’examen et/ou lors de la prise de rendez-vous plusieurs informations importantes : 

  • Si vous avez une infection(dentaire, ORL, respiratoire, urinaire, plaie cutanée, etc) et/ou si vous avez de la fièvre : l’infiltration sera retardée jusqu’à guérison de l’infection et l’arrêt du traitement de l’infection.
  • Si vous êtes allergique(iode, latex, corticoïdes, produit d’anesthésie ou autre) et/ou si vous êtes sujet aux malaises : certaines précautions peuvent être nécessaires.
  • Si vous êtes enceinteou si vous allaitez.
  • Si vous êtes diabétique, l’infiltration par corticoïdes peut parfois déséquilibrer transitoirement votre glycémie. Il ne s’agit généralement pas d’une contre-indication mais une surveillance plus rapprochée du diabète peut parfois être nécessaire.
  • Si vous êtes hypertendu(e)car l’infiltration peut parfois augmenter transitoirement votre pression artérielle surtout si elle est mal équilibrée.
  • Si vous prenez un médicament qui fluidifie le sang comme un anticoagulant(previscan, coumadine, sintrom, eliquis, xarelto, pradaxa, etc) ou sous antiagrégant (plavix, aspirine, kardegic, aspegic, ticlid, efient (prasugrel), ticagrelor (brilique),etc ) car certaines mesures doivent parfois être prises avant le geste.

Quelles sont les complications éventuelles ?

Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complication. Toutefois, les complications liées aux infiltrations sont rares et la plupart du temps modérées.

Certains patients peuvent présenter des malaises vagaux ou des flushs (rougeur, coup de chaleur notamment du visage) qui sont bénins et transitoires.

Une réaction allergique plus ou moins sévère peut subvenir même si elle est exceptionnelle.

Une réaction inflammatoire de l’articulation peut subvenir notamment si le repos relatif n’est pas respecté; c’est ce qu’on appelle une arthrite réactionnelle. Cet épisode cède généralement en quelques jours.

Une douleur locale au point d’injection peut aussi subvenir et cède généralement en quelques jours.

La plus sévère des complications est l’infection de la zone infiltrée et des tissus environnants. Cette complication est cependant très rare. En effet, toutes les mesures nécessaires sont prises pour que le geste soit réalisé en respectant les règles d’asepsie strictes (gants et matériel stériles, désinfection cutanée stricte notamment).

En cas de fièvre et/ou de réaction inflammatoire importante de la zone infiltrée au décours du geste, votre médecin doit être prévenu. En l’absence de votre médecin, nous vous conseillons de consulter en urgence.