Institut des Pathologies Ostéoarticulaires et Sportives

Prothèse Totale de Hanche

Traitement chirurgical de l’arthrose de hanche

Le traitement chirurgical est indiqué en cas d’échec des traitements cités précédemment, lorsque la douleur et le handicap deviennent insupportables.

Si la gène due à votre arthrose devient trop importante malgré un traitement médical bien conduit et une perte de poids suffisante, si votre capacité à vous déplacer est nettement diminuée et si elle met en péril votre autonomie, la pose d’une Prothèse Totale de Hanche (PTH) doit être envisagée. Certaines radiographies peuvent aussi témoigner d’un degré très important d’usure de votre cartilage, ce qui peut être un argument supplémentaire pour envisager l’opération.

La pose d’une PTH est une intervention bien codifiée qui consiste à remplacer l’articulation de la hanche par un matériel prothétique. Le choix des implants et du mode de fixation dépend de votre âge, de vos antécédents. C’est votre chirurgien qui décide en fonction de votre cas personnel. N’hésitez pas à lui poser des questions lors de votre consultation.

L’objectif de la chirurgie est de retrouvé une hanche mobilestable et indolore et donc une reprise de votre autonomie.



Préparation à la chirurgie

Avant la consultation avec l’anesthésiste, il est impératif d’avoir réalisé :

  • Un bilan sanguin
  • Un bilan cardiaque (en fonction de l’âge et des antécédents)

L’opération se déroule sous anesthésie générale de manière quasi systématique. Des séances de rééducation avant l’intervention permettront de vous préparer à la chirurgie et d’organiser la rééducation post-opératoire qui se déroulera en ville après l’hospitalisation.

En parallèle, il est impératif d’arrêter de fumer et de perdre du poids en cas de surpoids

Hospitalisation

Elle se fait la veille ou le matin de l’intervention en passant à l’accueil de la clinique au service des admissions. N’oubliez pas vos cannes anglaises et vos bas de contention qui vous ont été prescrits. L’hospitalisation est en moyenne de 24 à 48h mais ce type de chirurgie peut être dans certains cas pratiquée en ambulatoire.

Principes de la chirurgie

La voie d’abord peut-être antérieure ou postéroexterne mininvasive en fonction de votre cas personnel. L’objectif est de diminuer le risque de luxation. La hanche est luxée ou non en fonction de la voie d’abord, le col du fémur est recoupé afin de retirer la tête du fémur arthrosique. La préparation du cotyle se fait à l’aide de fraises motorisées puis l’implant cotyloïdien est mis en place. Le fémur est préparé à l’aide de râpes avant la mise en place de l’implant fémoral. La tête fémorale est impactée sur la tige puis la hanche est réduite. La fermeture de la hanche se fait plan par plan. L’objectif est de diminuer au maximum les douleurs post-opératoires pour remarcher dès l’après-midi de l’intervention.

Il existe une multitude d’implants qui permettent de s’adapter au cas par cas à chaque patient.

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Complications de la chirurgie

Elles sont exceptionnelles.

Infection

C’est la complication la plus redoutable mais elle est heureusement rare grâce aux précautions qui entourent cette intervention.

Avant l’intervention: prise de sang, analyse d’urine et consultation chez le dentiste (si présence de signes cliniques),

Pendant l’intervention : antibiotiques qui couvrent l’acte chirurgical

Après l’intervention : Hygiène de vie à respecter lorsqu’on est porteur d’une prothèse de hanche. Une infection est possible plusieurs années après l’opération, à l’occasion d’une infection d’un autre organe (abcès dentaire, sinusite, infection digestive, cutanée ou urinaire), le germe (la bactérie) peut se déplacer grâce à la circulation sanguine (septicémie) et se fixer sur votre prothèse. Celle-ci est un corps étranger qui n’a pas de défense immunitaire. C’est ce qu’on appelle une infection hématogène. Il faut donc réaliser une prise en charge rapide de toute infection avec votre médecin généraliste.

Une infection de prothèse peut guérir avec un simple lavage de l’articulation et mise en place d’un traitement antibiotique adapté et prolongé. Mais dans certains cas, un changement de la prothèse est nécessaire.

Le risque d’infection est plus important en cas de diabète, de traitements immunosuppresseur, de tabagisme, et de consommation excessive d’alcool.

Luxation

Une autre complication possible est la luxation de la prothèse (le « déboitement »). Elle survient plus fréquemment dans les 3 premiers mois qui suivent la chirurgie. Une luxation de prothèse de hanche nécessite une anesthésie générale pour la remise en place. Cette complication devient de moins en moins fréquente avec les techniques de prise en charge mini invasives et l’évolution du matériel. Pour l’éviter, vous devrez respecter certaines consignes que l’on vous enseignera en amont ainsi qu’au cours de votre hospitalisation.

Hématome post-opératoire

Il est rarissime de devoir l’évacuer de manière chirurgicale.

Phlébite et Embolie Pulmonaire

Pour prévenir ces complications, un traitement anticoagulant vous sera prescrit pendant un mois associé à une mobilisation précoce du membre et le port de bas de contention.

Algodystrophie

Autres

Les autres complications sont l’atteinte des nerfs ou des vaisseaux, une fracture, des douleurs et/ou une raideur résiduelle de l’articulation.

Une usure de la prothèse peut survenir à plus ou moins long terme, d’ou la nécessiter d’un suivi régulier. La durée de vie actuelle est d’environ 20 ans en moyenne, en cas d’usure ou de descellement, il est possible de changer la prothèse mais les risques sont plus élevés que lors de la chirurgie de première intention.

Suites opératoires

Vous ne resterez pas dans vos habits d’hôpital mais l’équipe soignante vous aidera à enfiler votre propre pyjama. Vous prendrez votre premier repas assis au fauteuil.

  • Des traitements antalgiques seront prescrits en fonction de votre douleur.
  • La zone opératoire sera glacée.
  • L’anticoagulation préventive pendant 1 mois et les bas de contention seront mis en place en post-opératoire pour limiter le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire.
  • La rééducation est débutée rapidement et poursuivie chez un kinésithérapeute. Dans le cadre du protocole de Récupération Améliorée Après Chirurgie (RAAC) l’appui total est autorisé quelques heures après l’intervention, après la radiographie de contrôle.
  • La conduite automobile sera possible en moyenne 3 à 4 semaines après l’intervention.
  • Un arrêt de travail sera prescrit si nécessaire en fonction de votre profession (de 1 à 3 mois).
  • La rééducation en centre n’est pas nécessaire après une intervention pour Prothèse Totale de Hanche. Le retour à domicile est privilégié avec l’aide du kinésithérapeute qui réalisera votre rééducation en ville avec rappel des consignes à respecter et des gestes à ne pas faire.

Reprise sportive

Autorisés : marche, natation, cyclisme, golf, danse, plongée, voile.

Autorisés sous certaines conditions : randonnée, tennis, ski, équitation, patinage

Déconseillés : Arts martiaux, rugby, football, handball, squash, course à pied, ski nautique, gymnastique.

Suivi postopératoire

Une consultation de contôle radio clinique sera prévue à 30 jours de l’intervention, à 6 mois, puis tous les ans ou tous les 2 ans pour surveiller l’usure et dépister un éventuel descellement de la prothèse.

Conseil

La pose d’une prothèse de hanche ne se fait jamais dans l’urgence. Prenez le temps d’y réfléchir, d’en parler, de vous renseigner afin de bien préparer cette opération. Votre préparation va conditionner en grande partie son succès.